La vie quotidienne dans un chateau de l'Auxois au XVIIIe siècle

1725. - Un jardinier embauché au château de Gissey-le-Viel

AD Côte-d'Or, 4E 79 / 53, Claude Moret Ntre à Mont St Jean, relevé JPO 40/27

Exemple de contrat d'embauche très détaillé établi par un notaire de Mont-Saint-Jean. La comtesse qui vivait une partie de l'année en son hôtel à Dijon souhaite faire fructufier son potager et son verger pour assurer sa subsistance quotidienne et celle de la domesticité qui l'accompagne pendant son séjour à Gissey. Ce séjour s'étend au moins de la saison des asperges à la récolte des artichauds.

1729, le 25 janvier à Mont St Jean à l'étude du notaire
Claude Moret, est comparu Jacques Amyot Mtre Jardinier demeurant
à Mont St Jean, lequel a promis à Madame La Comtesse
de Gissey
le Viel de cultiver et façonner le jardin du chasteau
dudit Gissey, entretenir la terrasse, tailler, bescher et nettoyer tous les
arbres, tant dudit jardin que dut verger en entier, en temps et saison convenablement
et les terres où il y en aurait besoin, de mesme que tous les arbres
et d'entretenir bien et dheument le hayes dudit verger, en sorte qu'aucun
bestail ne puisse y entrer ; en outre s'oblige de fournir à ladite
dame Comtesse de Gissey, pendant le temps qu'elle sera en son chasteau dudit
lieu tout le jardinage qui sera nécessaire à la cuisine, provenant
dudit jardin, de mesme que ses domestiques qui seront dans sondit chasteau ;
en son absence de fournir à ladite dame deux mesures comble d'oignons,
et une demy mesured'eschalotte pour la cuisine de Dijon ; de tenir propre
lesdits jardin et verger, autant qu'ils doivent l'être, de semer en
plantes, ledit jardin, de toutes les plantes et semences nécessaires
à un jardin seigneurial, potager pour l'utilité de la maison
de ladite dame, d'entretenir environ une centaine d'artichauts et le carré

sont les asperges, bien et dheument et de fournir chaque année un pot
de cornichons, en luy fournissant le vinaigre et choses nécessaires
pour les préparer.
Et comme il manque plusieurs arbres dans ledit verger, ledit Amyot s'oblige
de garnir tous les endroits vides d'arbres de bon fruit, à condition
que ladite dame lui payera la moityé de la valeur desdits arbres, que
ledit Amyot plantera incessamment.

Pour rétribution de quoy ledit Sieur Amyot, pour et au nom de ladite
dame et sous son bon vouloir, délaissera audit Amyot, acceptant, une
chambre pour ce loyer, pendant ledit temps, le grenier dessus, une écurie,
une haste de chenevière, les tous joignant et attenant ensemble, en
l'estat que tout est
actuellement.