Durant la Révolution, il y eu neuf émigrés originaires de Luzy, un novice de la Trappe et huit officiers ; Pierre Claude Desjours de Mazille, capitaine de cavalerie, et ses quatre fils1 ; Simon Pierre Ballard de la Chapelle, officier du régiment d'Orléans-Dragons, Denis Coujard de la Verchère, Denis Nault de Champagny, lieutenant à Languedoc-Chasseurs. Par manière de châtiment, leurs biens furent saisis et leurs parents soumis à une surveillance spéciale.
Il est né en 1768, à Luzy (Nièvre),
de Gilbert, seigneur de la Chapelle2, conseiller au parlement de Bourgogne et
commissaire aux requêtes du Palais, et de Marie-Anne Sautereau, originaire d'Arleuf.
Il se réfugia à Lausanne. C'est au cours des périgrinations de son retour qu'il prit femme
à Lyon plutôt que dans son Nivernais natal.
« Son père avait été
inscrit, le 3 octobre 1793, par l'administration de la Côte-d'Or.
Propriétaire dans les districts d'Autun et de Bourbon-Lancy,
il fut porté lui-même sur la liste du 9 frimaire, — Ballard, fils de
Ballard, conseiller aux requêtes, parlement de Dijon, Nièvre, — et reporté sur celle du 29 germinal. Le département
de la Nièvre l'avait également inscrit. Ballard avait
quitté Luzy pour se soustraire à des persécutions
et s'était établi à Lyon dès le
25 octobre 1791 ; mais il s'était présenté,
le 13 novembre 1792, à la municipalité de
Luzy pour attester sa non-émigration. Ce fut seulement après
le 18 fructidor qu'il quitta forcément le territoire
français et se retira à Lausanne. Rayé
provisoirement, le 16 messidor an VIII (5 juillet 1800),
par l'adminstration de la Nièvre, il n'obtint sa radiation
définitive qu'après avoir été placé
sous la surveillance par arrêté du 7 brumaire an IX
(28 novembre). Tous ses biens avaient été vendus, et
il se trouvait dans une situation d'autant plus gênée
qu'il avait eu de son mariage avec Adélaïde-Jeanne-Antoinette
Valfray plusieurs enfants3. [F7 5392.] »
« Charles Ballard ayant émigré, tous les biens de son père furent saisis et vendus, sans excepter sa maison d'habitation
dont on lui laissa cependant la jouissance.
Le département avait poussé le zèle jusqu'à séquestré, par arrêté du 31 décembre 1792, un domaine constitué en dot à sa fille
par Ballard. Le 21 septembre 1793, main-levée fut cependant accordée (Sommier des biens et revenus des émigrés. - AD Nièvre.
- Série Q)4 ».
« Elle est née en 1754 de Lazare et de Louise Venot ; épouse de Jean
Lemulier de Bressey, ex-conseiller au parlement de Bourgogne à Dijon8.
Elle était allée en Suisse avec son mari à la fin de 1791 ; mais elle était rentrée, comme lui, en avril 1792,
dans le délai fixé par la loi du 8 de ce mois. Portée néanmoins sur la liste du 9 frimaire, elle fut accusée d'émigration,
renvoyée devant le tribunal criminel de l'Ain, emprisonnée à Bourg, élargie par Boisset le 14 frimaire an III (4 décembre 1794),
après un an de détention, et rayée définitivement le 5 ventôse suivant (23 février 1795). Voir Lemulier de Bressey8.
Ils sont propriétaires à Montecenis. Denis Coujard de la Verchère, frère de la précédente, avait été garde du corps [du roi]. Ses héritiers furent portés sans désignation individuelle sur la liste du 9 frimaire. C'étaient Mme Lemulier de Bressey et ses trois frères, Jean-François, gendarme de la garde du roi, Gilbert, procureur du roi au grenier à sel de Luzy, et Claude, avocat en Parlement. Sous Louis XVIII, lors de la loi sur le « milliard des émigrés », des indemnité de 539 fr. de rente, représentant un capital de 17951 fr. 19 c. pour des biens dans l'Allier, et de 9 fr. de rente, représentant un capital de 308 fr. 93 c. pour des biens dans le district d'Autun, furent alloués à Mme Lemulier de Bressey et aux quatre neveux et nièces du défunt, les Coujard de la Cheize9.
« Cejourd'hui 27 vendémiaire an III [18 octobre 1794] de la république une et indivisible, le comité de la commune assemblé extraordinairement s'est présenté le citoyen Gilbert Ballard demeurant en cette commune, lequel a dit que les circonstances l'obligeaient è donner des preuves certaines de la conduite qu'il a tenue depuis son existence en cette commune et notemment depuis la révolution, il invitait le conseil a s'expliquer sur cette même conduite et lui donne l'attestation qu'il trouver juste convenable. La matière mise en délibération, chaque membre ayant émis son opinion, l'agent nationak ouy, il a été déclaré à l'unanimité que depuis environ trente ans, le dit citoyen exposant et - est - établi en cette commune que pendant ce temps et jusqu'à ce jour il n'a cessé d'être l'ami du peuple et de ses concitoyens et de leur en donner la marque certaine en livrant le bled provenant de ses propriétés à vingt et ving-cinq sols par mesure au-dessous du prix des marchés que dans les temps de disette il l'a livré à trois livres même au-dessous des marchés même à un prix inférieur aux citoyens qui n'étaient pas dans l'aisance que les orphelins, les pauvres et les malades ont toujours trouvé auprès de luy l'assistance nécessaire qu'il s'est acquitté avec cela des fonctions qui lui sont confiées depuis la révolution notemment celle de commandant de la garde nationale qu'il a exercée pendant deux ans à la satisfaction de tous ses concitoyens que sa conduite a toujours été bonne et qu"il n'y a aucun reproche à lui faire, qu'à la vérité il a un fils âgé de vingt sept ans environ lequel est absent depuis deux ans que cette absence l'a fait placer sur la liste des émigrés mais que le conseil n'a aucune preuve ni connaissance que le dit exposant ait coopéré à ladite absence. »
1. Paul Montarlot, Emigrés de Saône-et-Loire, tome premier A à K, Autun, 1922, p. 275-277.
2. A vérifier : La Chapelle, selon Montarlot, commune de Devay, canton de
Decize)je croyais qu'il s'agissait de la Chapelle, commune de Tazilly.
3. Paul Montarlot, opus cité, p. 69-70
4. Abbé Tambour, Histoire de Luzy, 1937, p. 81, 135, 137...
5. Voir annexe.
6. Jean François Chapsal, originaire de Riom, arrive à Luzy en 1790 ; il épouse,le 14 septembre 1790,
Marie Anne Coujard de la Verchère, sœur de notre ancêtre Claude Coujard, sieur de la Chaise.
7. Noël Pointe est un conventionel stéphanois (1755-1825), élu du département de Loire-et-Rhône,
chargé de mission dans la Nièvre.
8. Montarlot, opus cité, p. 241.
9. Montarlot, opus cité, p. 241-242.
Voir aussi : AN Fichier des émigrés BAHL à BARREY :
Cotes AB/L/1500/4 Ballard Charles Simon Pierre amnistie! 18 frim.XI : F 7en exposant 5826, F 7en exposant 5392, lien :
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/media/FRAN_IR_059677/c-1v9jbegp4-f61zrg94153v/FRAN_0051_05674_L