Généalogie des Rérolle, branche de Cronat-Decize

Plusieurs familles portent le patronyme Rérolle, nom d'origine géographique. Il existe une demi-douzaine de hameaux ou lieux dits dénommés Reyrol (Reyrolle et autres orthographe) dans le Massif central. Deux d'entre eux, au moins, sont les hameaux éponymes des patronymes Reyrolle, Rérolle, Rairole... L'un, en Corrèze, d'où viennent les Rérolle de la région toulousaine, l'autre, celui de notre famille, dans le Puy-de-Dôme : Reyrol - ainsi orthographié sur la carte de Cassini, l'un des villages de la paroisse de Job (ou Jo) sur le versant ouest des Monts du Forez.
A environ 800 m d'altitude, quelques maisons sont accrochées sur un épaulement à mi-pente entre la Dore qui coule, à cet endroit dans une gorge étroite et profonde, à environ 500 m d'altitude, et les crêtes à plus de 1000 m. Ce petit hameau est dominé par les rochers de la Volpie, d'où l'on bénéficie d'une magnifique vue sur le bassin d'Ambert et, au delà de la Dore, sur les pentes qui mènent vers le village de Bertignat. Il est cité dans les premiers registres paroissiaux de Job qui mentionnent comme y habitant des familles Rimbaud, Pegeon, Guilhaumon... et Reyrolle. Notre plus ancien ancêtre connu, François, est cité comme y habitant en 1613. De même, en 1616, Estienne Pourreron et Damiane Reyrolle, qui baptisent des jumeaux, sont dits de Rérolle.

Mais, d'ores et déjà, les Rérolle ont commencé à se disperser. Sur la paroisse même de Job, on trouve, dans ce premier quart du siècle, des Reyrolle à Ribes, Chantemerle et aux Chabriers ; deux branches y existent encore actuellement. On trouve dès cette époque d'autres branches, dont cependant la parenté ne peut être décrite, à Valcivière, Marat, Vertolaye et Ambert qui sont à proximité immédiate de Job ; un peu plus loin à Arlanc ; dés le milieu du XVIIe à Chazelles-sur-Lavieu et Gumières qui se trouvent sur le versant est des Monts du Forez (dans le département actuel de la Loire), à Macon et Chalon-sur-Saône. Notre ancêtre Guillaume quittant Job pour Cronat sur la rive droite de la Loire avec femme et enfants sera à l'origine de multiples branches Decize, Autun, Dijon, Lyon, maintenant la région parisienne. Deux de ses neveux quitteront Job ensemble constituant une équipe de scieurs de long dans la forêt de Citeaux à Tart où ils se marieront d'où des descendants en Côte-d'Or, Aiseray, Dijon... C'est cette branche qui donnera un grand champion, Roger Rérolle, coureur de fond qui fera la une des journaux sportifs dans les années trentes ; il quittera Dijon pour revenir en Auvergne (mais connaissait-il ses origines auvergnates ?) et fut une des gloire de l'AS montferrandaise. De Job, d'autres branches s'installent dans l'Ain, le Jura où les hazards orthographiques font que le nom s'écrit maintenant Rairole... On en trouve aussi en Angleterre, aux États-Unis ; mais, s'il y en a là qui viennent de Job (en Californie), il y en a peut-être aussi qui se rattachent à l'autre famille Rérolle celle de Corrèze... à la quelle appartient un autre grand champion, de billard celui-là, Lucien Rérolle. Moins sportive, mais plutôt douée pour les mathématiques, la branche de Cronat donnera une douzaine de polytechniciens dont la tête de série est notre arrière-arrière-grand-père, Jacques François, de la promotion 1813.

Les Reyrolle à Ribbes, village de la paroisse de Job

Il y a trois siècles, le 1er juillet 1613, se tient la première réunion de famille connue grâce à l'un des registres paroissiaux de Job, à l'occasion, dans l'église Saint-Loup, du baptême de Jehan Rérolle, fils de Pierre et de Jeanne Vernet ; le parrain est Jehan Rérolle de Ribe, la maraine Jacqueline Dupuy, femme de François Rérolle. Pierre, Jehan et François ainsi réunis sont certainement très proches : frères ou cousins ? Pierre, le père du bébé, et François, le mari de la marraine, habitent à Reyrol, Jehan, le parrain à Ribe. Nous ne connaissons pas les parents de François, mais il a deux sœurs, Marguerite et Damiane. François et Jacqueline Dupuy sont nos plus anciens ancêtres Rérolle connus. On ne sait quand ils se transporteront à Ribes ; Jacqueline Dupuy, peut-être veuve, est citée y habitant en 1636.
I. - François Reyrolle et Jacqueline Dupuy eurent au moins cinq enfants mentionnés par ces mêmes registres paroissiaux. L'aînée -du moins celle connue comme telle - Benoiste est née en 1604 ; suivie de Pierre en 1606, Marie dont la sépulture est notée en 1613 à l'âge d'un an, Gabrielle née en avril 1613 et morte à quelques mois dés août de la même année, Estienne, notre ancêtre, né le 10 février 1615 qui porte le prénom de son grand-père maternel, Jeanne en 1620 et Pierre en 1625.
Jacqueline Dupuy, quant'à elle, est originaire d'Ambert où son père, Étienne Dupuy, est marchand.

II. - Les registres paroissiaux de Job sont très lacunaires au cours du XVIIe ; on n'y trouvera pas le mariage d'Estienne, ni les baptêmes de ses enfants. C'est par les actes notariés, les parrainages des actes de baptêmes et des recoupements qu'on peut savoir qu'Estienne se maria vers 1640 avec Souveraine Rimbaud tandis que son frère Pierre épousait Antonia, la sœur de Souveraine ; d'où au moins trois enfants, Jeanne, Guillaume né vraisemblablement vers 1648 et Vital vers 1650. Vital, marié avec Marguerite Combriat, est l'auteur d'une branche dont des descendants habitent encore Job.

III. - Guillaume Reyrolle se marie le 1er août 1668 avec Jeanne Combriat, sœur de Marguerite, épouse de son frère. Une fille, Damiane nait deux ans plutard, mais Jeanne meurt prématurément. Guillaume a peut-être eu une petite aventure avec une dame d'un village voisin de Ribe, La Tour Goyon, aventure qui s'est terminée par un arbitrage du seigneur du lieu, avant de se remarier avec Marie Gardalhat en 1681 (1) ; il est laboureur à Ribes ; ils eurent neuf enfants Guillaume, Jacqueline, Claude (1685), Marie (1692-1702), Jean (1694), Jacques (1698), Benoîte (1702-1702), Marie (1704) et un second Claude (1706). Marie Gardalhat était originaire de Bertignat village que l'on aperçoit de loin depuis Job sur le versant ouest de la vallée de la Dore. Son père Jean y est praticien, puis notaire ; il est marié avec Anthoinette Gondé, née à La Roche Vernassat, Burnoncle-Saint-Pierre (toujours dans le Puy-de-Dôme). Jean est fils d'Annet Gardalhat, sergent royal, mort en 1678 et de Damiane Beal et petit-fils de Barthélemy, marchand et d'Anna Guilhandon
Guillaume vers 1700 est « sergent » du village de Ribe (localement tous les hameaux de Job s'appellent des « villages »). Pour des raisons et selon des modalités qui nous échappent, Guillaume et Marie quitte Ribe pour aller s'installer en Bougogne à Cronat (actuelle Saône et Loire); ce voyage a lieu entre 1707, après la naissance de leur dernier enfant à Job, et 1714, date de la naissance du premier enfant de Claude l'aîné, à Cronat. Ont-ils fait ce voyage à pieds, avec une mule, une charette, des étapes plus ou moins longues pour chercher du travail ? Les deux aînés sont restés à Job où ils se sont mariés ; avec les parents Claude, Jean, Jacques, Marie et le second Claude qui avait entre un et cinq ans ! Le trajet s'est-il fait d'une seule traite ou y-a-t-il eu des séjours intermédiaires plus ou moins longs ; en particulier où Claude s'est-il marié ? Je ne pense pas que ce soit après l'arrivée à Cronat, car il n'y avait pas dans ce bourg ni dans les villages voisins de famille Rosange, nom de son épouse.

Les Rérolle à Cronat

Sur le registre paroissial de Cronat, ouvert en 1707, la première mention des Rérolle apparait le 8 juillet 1714 « ... a été baptisé Jacques fils de Claude Réraule marchand et de Marie Rozange ses père et mère... » ; en 1715 et 1717, Claude baptise une seconde fille et un fils; en 1717, sa sœur Marie est marraine. Vient ensuite un décès : « 19 juin 1718 a été inhumé le corps de Marie Rérolles agée d'environ 14 ans... ; elle était née le 21 juillet 1704 à Ribbes et avait donc fait le voyage de Job à Cronat entre 5 et 10 ans !
Guillaume, son père, fondateur de cette branche de Cronat, va mourir le 20 juillet 1722 : « le 20 juillet a été inhumé dans le cimetière de Cronat Guillaume Rerole agé environ quatre vingt quatorze ans... ». Cet acte n'est pas sans poser problème, car l'âge mentionné par le curé le ferait naître vers 1628, alors que l'on sait que son père Estienne est né en 1615 ; on peut conjecturer que le curé aura compris quatre vingt quatorze au lieu de soixante quatorze ans, donc une naissance vraisemblable vers 1648. Les quatre fils ayant migré à Cronat avec lui sont tous les quatre présents à sa sépulture. Claude l'aîné se mariera en secondes noces avec Jeanne Guipon et est mort à Cronat en 1731. Jean et Claude le second, respectivement charpentier et tailleur d'habits, se marieront à Cercy-la-Tour et s'y installeront. Enfin Jacques, notre ancêtre, deviendra un marchand prospère de Cronat.

IV. - Jacques Rérolle, né le 26 décembre 1698 à Ribbes, se marie à Cronat avec Jacqueline Lavantage (ca 1699-1734) le 25 août 1722. Elle est fille de Louis Lavantage (1669-1723), marchand à Cronat, originaire de Vitry-sur-Loire et Jeanne Jacob (1672), originaire de Beaulon sur l'autre rive de la Loire dans le Bourbonnais (Allier actuellement) ; le mariage a eu lieu le 30 janvier 1690 à Beaulon. Les autres ancêtres connus de Jacqueline Lavantage sont de Vitry ou de Beaulon (Picaut, Camus, Regnaud, Droyer).
Jacques Rérolle et Jacqueline Lavantage eurent six enfants dont les quatre aînés sont morts en bas âge, François, notre ancêtre, et Jacques Blaise. Après la mort de Jacqueline en 1734, Jacques se remarie l'année suivante avec Pétronille Dupieux, fille de Gilbert, maître menuisier à Moulins, d'où onze enfants dont cinq morts en bas âge et Jacques, Marie, Louis (Rérolle de Lyon), Françoise, Jeanne et Jacques (auteur de la branche représentée actuellement par Paul Rérolle, marié avec Noëlle Willotte, ses frères et sœurs, leurs enfants et nombreux cousins).

Jacques Rérolle, après des débuts modestes, devint un « marchand » aisé; j'empunte à une généalogie manuscrite de Jean Rérolle (2) l'énumération de ses acquisitions :

« Jacques Rérolle habita d'abord une petite maison qu'il avait achetée le 18 octobre 1726. L'acte d'acquisition la décrit ainsi : « Une maison avec chaufoir avec ses dépendances qui consistent en deux chambres à chaufoir ou à feu, un appenti servant de sellier avec les greniers au dessus desdites deux chambres et une desquelles est carrelée et l'autre seulement planchée, , le tout couvert à tuiles plus deux écuries couverte à paille, la moitié d'un jardin et la moitié d'une cour, le tout situé au dit bourg et paroisse de Cronat » (Me Barleuf, notaire à Decize).
Jacques Rérolle acheta le 4 novembre 1742 la petite maison qui était située en face, de l'autre côté de la route. Cet acte la décrit comme suit : « une maison située au bas du bourg de Cronat, consistant en deux chambres à feu avec un petit cabinet et une petite ependie par derrière et le jardin attenant » (Me Boulyer, notaire à la Nocle).
Les réparations ou agrandissements que Jacques Rérolle fit à son habitation au cours des nombreuses années qu'il y passa furent nombreuses, nous en trouvons la preuve dans la description qui sera faite de cet immeuble, dans l'acte de partage qui interviendra le 14 mars 1817 (Me Gayet, notaire à Charolles) entre Jacques Pierre Rérolle (aïeul des Rérolle de Vitry) fils de Louis et Simon Rérolle fils de Jacques (le troisième frère ayant reçu ce même prénom).
Voici cette description :
« Art. 12e - Une ancienne maison située au bas du bourg de Cronat dans laquelle habitaient les autres des copartageants, composée de deux corps de bâtiments se faisant face dans la même rue, l'un à gauche, l'autre à droite. Le principal ayant environ 12 mètres 99 centimètres de long sur 6 mètres 49 c de large auquel il a été successivement accosté deux autres petits corps et deux apentis, le tout contenant deux chambres à feu, un fournier, une espèce de galerie ayant servi à déposer des marchandises de détail, un cellier, deux petites étables et des greniers reignant sur le tout, tout cela exigeant des réparations. L'autre bâtiment appuyé contre un pignon étranger ayant environ 7 m 80 de facade sur 3,90 de profondeur, contient une petite chambre à feu, une écurie, un fenil, et une petite étable à porcs, grenier à foin reignant dans le dessus, ces deux bâtiments couvert à tuiles, ayant leur cour, droits de passage avec droit deperisage et outre cela un terrain à jardin sur le derrière, de la contenance d'environ trois ares le tout estimé ensemble d'après la valeur locative des maisons à Cronat et les réparations indispensables à y faire 1500 francs. »
Les immeubles paternels tombèrent au lot de Mr Simon Rérolle qui les vendit à des tiers, nous ignorons leur situation exacte ; nous savons seulement qu'ils étaient situés au bas du bourg sur la route de Cronat à Bourbon- Lancy.

Quoiqu'il en soit, malgré ses débuts si modestes, et bien qu'il ait eu de nombreux enfants à élever, Jacques Rérolle parait avoir assez bien réussi dans ses affaires, en effet, il fera successivement de nombreuses acquisitions immobilières ainsi qu'on peut juger par les quelques actes que nous avons pu retrouver.
Le 18 octobre 1726 (Me Barleuf, notaire à Decize), il a acheté outre la maison précitée un pré et deux vignes et les paie 1080 livres, partie comptant, partie à un an d'échéance.
Le 1er juillet 1739 (Me Couturier, notaire à Paray-le-Trézy), il achéte la vignonerie de Champoulard dont il était fermier et la paie 1400 livres.
Le 4 novembre 1742 (Me Boullyes, notaire à La Nocle), il achète la maison dont il a été parlé et quelques terres, moyennant 600 livres.
Le 27 juin 1744 (Me Boullyes, notaire à La Nocle) il achète la vignonerie et le domaine de Dimanche Martin au prix de 1248 livres.
Le 8 juillet 1750 il achète une vignonerie située chez Verdet (Me Dubois, notaire à Cronat) moyennant le prix de 627 livres.
Le 24 mai 1757 (Me Gervais, notaire à Moulins) il achète le domaine des Billauds (84 hectares) dont il était fermier. Il l'achète 10000 livres payable moitié comptant, moitié dans un an. Jacques Rérolle étant décédé avant l'échéance, la deuxième portion du prix fut payée par son beau frère Gilbert Dupieux, curé de Paray-le-Trézy, agissant en qualité de tuteur des enfants mineurs de Jacques Rérolle (acte reçu Me Gervais, notaire à Moulin le 20 may 1758). Nous voyons dans ce dernier acte que Gilbert Dupieux est assisté de Charles, fils du défunt. Ce prénom de Charles ne se trouve sur aucun des actes de naissance des seize enfants de Jacques Rérolle ; comme trois de ses fils s'appelaient Jacques, il est à croire qu'on avait antérieurement donné à l'un d'eux, le nom de Charles pour le différencier de ses frères.

La majeure partie des immeubles précités étant devenus ultérieurement la propriété de son fils Louis, il est à croire que Jacques Rérolle en possédait d'autres qui ont constitué la part de ses autres enfants. Nous savons qu'il possédait notamment à proximité des Billauds, le domaine d'Emépierre. »

Cette supposition de Jean Rérolle est confirmée par le fait que 150 ans plus tard, dans la succession de son arrière petit-fils, Jacques François Rérolle, est mentionnée le domaine du Don (3) qui se trouve entre Loire et Allier.

Les Rérolle à Decize

Les enfants de Jacques Rérolle quittèrent Cronat. Les enfants du premier lit, François et Jacques Blaise pour Decize, puis Fontainbleau et Semarey (Côte-d'Or) ; ceux du second lit, Jacques, Louis et 2eJacques pour Autun, dont les enfants ont créé des branches à Autun et Dijon, d'une part, et à Lyon, d'autre part.

V. - François Rérolle s'installe à Decize et se marie en 1752 avec Marie Berger, originaire de Saint-Privé-les-Decize, fille de François et Marie Redeau ; il est marchand drapier en 1760 et meurt prématurément fin 1763 ou début 1764 (en un lieu qui reste inconnu) laissant à sa femme sept enfants, Marie Rérolle 1755 -mariée le 30 septembre 1777 avec Louis Juillet, Gilbert Rérolle 1756, Catherine Rérolle 1758, Marguerite Rérolle 1759 - mariée le 5 février 1782 avec Lazare Rozet, Jean-Baptiste Rérolle 1760-1847, notre ancêtre, Marie Catherine Rérolle 1762, François Rérolle 1763-1844 - marié le 1er mars 1791 avec Reine Alloury, François Rérolle 1763-1844 marié le 2 février 1796 avec Adélaïde Sallonnier et Marie Jeanne Rérolle 1764, une fillette posthume.
Lors de ce décès, Marie Berger était encore très jeune, née en 1735 et mariée à 17 ans. Comment fit-elle face pour maintenir la boutique de drapier et la transmettre à son fils Jean-Baptiste ? Peut-être bénéficiat-elle de la solidarité de son beau-frère, Jacques Rérolle qui s'était installé à Decizes lui-aussi et s'était marié avec Adrienne Blondat en 1757.

VI. - Jean-Baptiste Rérolle, né le 13 novembre 1760 à Decize, n'a que quatre ans lors de la mort de son père. Nous ne savons rien de son enfance. Il se marie le 26 août 1793 avec Marie-Jeanne Chaix (1773-1842) de Corbigny (Nièvre). Elle est fille de François Chaix (1732-1817) dont la famille est originaire du Dauphiné (Villard-Reculas et Huez, familles Giraud, Arnaud, Rostaing... ) et Marie Jeanne Beaumier d'une vieille famille d'artisans de Corbigny (Rabigot, Gudin, Jacob, Rabier...).
Marchand drapier, Jean-Baptiste habitait, au début de la Révolution, rue des Lombards. Il s'intéressait à la vie de la cité ; en 1793, il est élu maire ; en 1794, il est officier municipal. Il fit faire des études supérieures à son fils Jacques François. Au recensement de 1820, sa boutique est située au 133 rue du Marché ; il a pour voisins un quincaillier, un hologer et un menuisier. A sa mort en 1847, il résidait 10 rue de l'Horloge (4). Sa femme, Marie-Jeanne était morte cinq ans plutôt. Ils avaient eu trois enfants : Jacques François, Antoine et Lazarine.

VII. - Jacques François Rérolle est né le 24 fructidor an II (10 septembre 1794) à Decize le Rocher (5). Son père l'a vraisemblablement envoyé au lycée de Nevers d'où il intègrera l'École polytechnique (promotion 1813). Reçu huitième, il en sort second en 1817 et fait le choix des Ponts et Chaussées. Après des stages dans les ports du Havre, Bordeaux et Marseille, il est nommé dans la Mayenne, à Saumur, pour son premier poste (6), est ingénieur de 2e classe à Fontainebleau en 1833 et c'est là qu'il se marie avec Louise Gorgeon le 25 avril (6) et que naissent deux enfants, Marie et Fernand. En 1839, on le retrouve ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du département de l'Allier. Il y fait des études pour l'amélioration de la navigation de l'Allier soit en lit de rivière, soit par la construction d'un canal latéral qui aurait été prolongé jusqu'à Clermond-Ferrand, études reprises en 1842 (6). Il fut enfin ingénieur supervisant le canal du Nivernais, à Nevers où il prit sa retraite en 1859.
Quelques mois plus tard, il allait s'installer à Semur-en-Auxois et s'y mariait en secondes noces, le 9 janvier 1861, avec Laure de Percy d'où deux autres enfants Alice (1862-1948) qui épousera Gustave Béthery de La Brosse, et Berthe (1871-1935) épouse d'Henri Le Maire de Sars le Comte.
Sa première épouse était morte, en 1842, alors qu'il était en poste à Moulins. Elle était originaire d'Orléans, fille d'Antoine Georgeon qui y était avoué avant de fonder avec d'autres actionnaires une cristallerie à Choisy-le-Roi et de Marie Hanappier héritière d'une longue lignée d'orfèvres connue depuis le XVIe siècle (voir la notice Hanappier) et dont le père, le dernier d'entre eux, avait été maire d'Orléans en 1795. Nous conservons encore quelques pièces d'un service de table décoré à leur chiffre. La plupart de nos ancêtres des familles Georgeon et Hanappier sont d'Orléans, Tours (Clemenson), Réclainville non loin de Chartres, etc. (familles Le Guay, Niboudet, Barrault...).

VIII. - Louis Fernand Rérolle est né à Fontainebleau, le 30 juillet 1835. Il a quitté cette ville pour Moulins à 5 ans ; deux ans plus tard sa mère meurt dans cette ville à 28 ans. La mémoire familiale n'a pas conservé le souvenir du cadre de la nouvelle vie des deux orphelins à Moulins. La sœur de Fernand, Marie, se maria à 18 ans avec son cousin issu de germain Henri Sainjonc qui devint plus tard, comme son beau père, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées (département du Loiret) ; il eu une retraite très active comme conservateur du musée d'histoire naturelle d'Orléans. (7). Fernand aurait fait ses études supérieures à l'École d'agriculture de Grignon (Louise conserve son herbier), puis est venu s'installer, en 1857 selon la mémoire familiale, à Semarey dans la ferme Voguë dont il aurait obtenu un bail grâce à l'entremise de son cousin Paul Chatelain (cousin par les Chaix, cité ci-dessus), régisseur au château de Commarin.

XIX. -Louis Émile Rérolle ... à suivre.

Notes :