Le Chanoine Stephen Morelot (1820-1899)
Organiste, chartiste, musicologue et compositeur

Notice bio-bibliographique

MORELOT (STEPHEN), prêtre, né à Dijon (Côte-d'Or), le 12 janvier 1820, est fils d'un savant jurisconsulte qui remplit encore (1863) les fonctions de doyen de la faculté de droit de cette ville. Après avoir été reçu licencié en droit et avocat, M. Morelot se rendit à Paris et y devint élève de l'École des Chartes ; puis il fut un des fondateurs et membre de la société académique formée par les anciens élèves de cette école, à qui l'on doit la publication de mémoire remplis d'intérêt et remarquables par un excellent esprit de critique ainsi que par une solide érudition. M. Morelot avait fait dans sa jeunesse des études de musique dont il a fait plus tard une application spéciale au chant ecclésiastique, ainsi qu'aux diverses parties de l'art qui s'y rapportent. Lié d'amitié avec M. Danjon (voyez ce nom), alors organiste de la métropole de Paris, il prit part à la rédaction de la Revue de la musique religieuse, populaire et classique, que celui fonda en 1845, et y publia de très-bons articles critiques et historiques. En 1847, M. Danjon fut chargé par M. de Salvandy, alors ministre de l'instruction publique, de faire un voyage en Italie pour y faire des recherches relatives au chant ecclésiastique et à la musique religieuse ; il obtint de M. Morelot qu'il voulût bien l'accompagner dans cette excursion archéologique. Ce fut en réalité une bonne fortune pour les musiciens érudits, car M. Morelot déploya pendant son séjour en Italie une prodigieuse activité de travail et fit preuve de grandes connaissances dans la diplomatique, par la facilité avec laquelle il lut un grand nombre de traités de musique inédits, distingua ceux qui étaient les plus dignes d'attention, et les copia avec une rapidité qui tient du prodige ; prenant d'ailleurs, sur tous les autres, des notes et des analyses, c'est ainsi qu'il explora les bibliothèques de Rome, de Florence, de La Cava, de Ferrare, de Venise, de Milan et autres lieux riches en monuments littéraires. Cet immense travail, achevé dans moins d'une année avec M. Danjon, a paru en partie dans l'Histoire de l'harmonie au Moyen Age de M. de Coussemaker, dont il est la portion la plus intéressante. De retour à Paris, M. Morelot fut nommé membre de la commission des arts et des édifices religieux au ministère des cultes (1848), et chargé en cette qualité de plusieurs réceptions d'orgues de cathêdrales. Cette commission cessa de fonctionner après 1852.

Retiré à Dijon vers cette époque, M. Morelot continua de s'y occuper de la musique dans son application religieuse, ainsi qu'au point de vue historique et archéologique. En 1858, il se rendit à Rome, s'y livra à des études théologiques, fut ordonné prêtre en 1860 et reçu bachelier en droit canonique. Dans la méme année, il fut agrégé à l'Académie et congrégation pontificale de Sainte-Cécile, en qualité de maître honoraire de la classe des compositeurs. Après avoir fait, vers la fin de la même année et au commencement de 1861, un voyage en Orient, il est rentré en France. Si je suis bien informé, M. l'abbé Morelot habite maintenant dans le département du Jura.

Parmi ses publications, on remarque :

[Extrait de François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, 2e éd., t. VI, Paris, Firmin Didot, 1864.]

Stephen Morelot est né à Dijon le 1er décembre 1820 et mort à Beaumont le 10 juillet 1899.