Claude Renaud (1906-1968), instituteur et érudit

Claude Renaud dans la loggia de la Tour

Claude Renaud dans la loggia de
la Tour, son pied à terre à Buxy,
peint par Raymond Rochette.


     Né à Buxy le 9 septembre 1906, pupille de la nation (père décédé des séquelles de la guerre 1914-18), aîné de trois enfants, Claude Renaud fait ses études à l'école professionnelle de Chalon-sur-Saône et passe le concours d'entrée à l'école normale de Macon, promotion 1923-26, passe l'examen des élèves officiers de réserve de Saint-Maixent-l'École où il rencontre et épouse Anne-Marie Grenet. Ses premiers achats furent une moto, avec laquelle il fit un tour de France, et un, puis plusieurs, appareils photographiques. Il prit un grand nombre de photos qu'il développait, tirait et agrandissait lui même.
       En 1933, il est nommé à l'école de garçons de Sagy, sa femme est directrice de l'école de filles ; ils resteront à Sagy jusqu'en 1946. Mobilisé en 1939, il vécut la « drôle de guerre » dans les Pyrénées (Saillagouse) et en Lorraine dans un peloton motocycliste. Démobilisé, il revint à Sagy. Il n'appartint pas formellement à un réseau de résistance, mais n'en fut pas moins dénoncé comme tel ce qui lui valut une nuit de perquisition par la Gestapo en 1953. À Sagy, il était très proche de ses élèves et de leur famille, participait aux veillées, dépouillant le maïs, y fabriquant des paniers ou décorant des sabots... En 1946, il devient directeur de l'école de garçons de Chateaurenaud jusqu'à sa retraite. Il put alors mettre en pratique de nouvelles méthodes d'enseignement inspirées de Freinet, en particulier l'utilisation de l'imprimerie comme outil pédagogique.
       Curieux et intéressé par tout, l'étude des champignons, la greffe des rosiers et des arbres, la pommologie..., il a publié plusieurs articles dans la revue « La Physiophile », donné des cours agricoles pendant la guerre. Il a toujours peint ; déjà, dans les années trentes, il colorisait des photos ; puis surtout à partir des années cinquantes où il a repris contact avec Raymond Rochette, camarade de promotion à l'E.N. ; nos deux familles ont parfois passé leurs vacances ensemble et ils peignaient sur le même motif.
       Il a été président de la Société des amis des arts de Louhans et membre de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône. Lors de travaux à Chateaurenaud, il avait attiré l'attention sur la découverte de vestiges romains et d'un trésor monétaire dont il facilita la publication par L. Armand-Caillat. Dans le buxynois, où il aimait séjourner, il dirigea une fouille archéologique à Granges. Il a consacré ses dernières années à des enquêtes dialectologiques en Bresse et plus particulièrement à Sagy et Flacey et à un fichier sur l'histoire des communes de la Bresse louhanaise. Il prit sa retraite en 1961. En 1967, il s'intalla à Chalon-sur-Saône où il mourut le 21 janvier 1968.

Anne-Claude Rérolle-Renaud

Bibliographie :

Le « Journal » de Claude Renaud et la mémoire familiale.
Ginette Jaillet, « Claude Renaud », dans Bulletin de la société des amis de l'instruction et de l'agriculture de Sagy et de St-Martin-du-Mont, n° 6, 1977, p. 30-31.
Paul de la Vallô [Paul Durand], « Claude Renaud » dans « Hier et aujourd'hui Sagy et St-Martin-du-Mont », Bulletin de la société des amis de l'instruction et de l'agriculture de Sagy et de St-Martin-du-Mont, année 2010, n° 42, p. 86-87.
Robert Petit, « Claude Renaud », idem, p. 88.
Ces deux témoignages sont suivis de :
Claude Renaud, « Une ancienne culture bressane. Le chanvre », idem, p. 89-98.
On trouvera des photos de Claude Renaud dans :
Robert Petit, Sagy pendant la guerre 1939-1945, Pain, 2005.